Désespérance - Jean-Claude Guillebaud

 

J’aimerais trouver les mots pour dire à quel point
m’afflige la désespérance contemporaine.
Elle est un gaz toxique
que nous respirons chaque jour sans réfléchir.
Or la réalité n’est jamais aussi sombre.
Ombres et lumières y sont toujours mêlées.

L’espérance n’implique donc ni aveuglement ni sotte crédulité.
Elle est lucide et têtue.
J’y pense chaque matin, à l’aube,
quand je vois rosir le ciel au-dessus des toits de Paris,
ou monter la lumière derrière la forêt,
chez moi, en Charente…

L’espérance a partie liée
avec cet infatigable recommencement du matin.
Elle vise l’avenir,
mais se vit aujourd'hui, les yeux ouverts.



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