Cri de pauvre : Auprès des grands malades - Entendu par un bénévole


Quand la menace pèse sur la vie,
Quand les traitements lourds m'entraînent 
dans une fragilité, une vulnérabilité,
à la fois physique et morale,
malade, dans l’impossibilité de me tirer d’affaire toute seule,
je suis bien incapable de demander de l'aide... 

Ma sensibilité est celle d’une écorchée vive ! 
Difficile pour toi de comprendre ce que je vis... 
Le mieux, dans ces moments, est de te taire
et de m'écouter avec affection. 

Ne t’attends pas d’être sollicité par moi :
J'en suis incapable,
Et puis, je ne veux pas déranger.
Prends, toi, l’initiative… 

Ne te repose pas sur les spécialistes,
les bénévoles ou les professionnels :
L’amitié, cela ne se délègue pas,
Pas plus que la véritable charité ! 

Viens me visiter,
Après avoir vérifié que c’est possible.
Téléphone-moi,
En laissant un message si ça ne répond pas : 
Je rappellerai si je le peux, si je le souhaite... 

Quand je me sens entraînée vers la mort,
Si je vois chaque jour se détruire mon corps.
Le moindre signe d'amitié,
Un sourire, un appel téléphonique...
sont un lien, des câbles
qui m'amarrent au monde des vivants !

Et, quand je m'en suis enfin sortie,
Jamais je n'oublie le petit mot qui m'a aidée,
les fleurs, la visite, qui m'ont permis de comprendre
que ma vie était très importante au moins pour toi !
J'ai pu m'y accrocher pour continuer à vivre.
C'est pourquoi je suis là, aujourd'hui, à te dire tout cela...

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