Texte : Le mariage chrétien - Tertullien (2e siècle)

Douce et sainte alliance que celle
de deux fidèles portant le même joug,
réunis dans une même espérance,
dans un même vœu, dans une même discipline,
dans une même dépendance !

Tous deux, ils sont frères,
tous deux serviteurs du même maître,
tous deux confondus dans une même chair,
ne forment qu'une seule chair, qu'un seul esprit.
Ils prient ensemble, ils se prosternent ensemble,
ils jeûnent ensemble, s'enseignant l'un l'autre,
s'encourageant l'un l'autre,
se supportant l'un l'autre.

Vous les rencontrez de compagnie à l'église,
de compagnie au banquet divin.
Ils partagent également la pauvreté et l'abondance,
la fureur des persécutions
ou les rafraîchissements de la paix.
Nuls secrets à se dérober,
ni à se surprendre mutuellement ;
confiance inviolable, empressements réciproques ;
jamais d'ennui, jamais de dégoûts.

Ils n'ont pas à se cacher l'un de l'autre
pour visiter les malades,
pour assister les indigents ;
leur aumône est sans disputes,
leurs sacrifices sans scrupules,
leurs saintes pratiques de tous les jours sans entraves.
Chez eux point de signes de croix furtifs,
point de timides félicitations,
point de muettes actions de grâces.

De leurs bouches, libres comme leurs cœurs,
s'élancent les hymnes pieux et les saints cantiques.
Leur unique rivalité, c'est à qui célébrera le mieux
les louanges du Seigneur.

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