Triste tableau ? - Maurice Bellet


Il y a de quoi, dans notre monde, y sombrer.
La férocité y est monstrueuse,
le délire des puissants sans mesure,
la raison s'y affole,
le meilleur de ce qu'on y fait tourne au pire.

Tableau infini.
Toutefois, où mène ce pessimisme ?
N'y a-t-il pas, aussi, l'opposé ?
Et n'est-ce pas, devant la jeunesse
et ce qu'elle porte nécessairement d'espoirs,
l'éternel gémissement des vieux
qui confondent leur fin avec la fin du monde ?

Le pessimisme peut être complaisant,
ou le fruit direct du mépris ou d'un goût de destruction.
Ici, c'est différent.
Il s'agit de celles et ceux qui avaient et qui ont du goût pour la vie,
qui ont voulu le meilleur,
qui se sont avancés en un chemin de création et communion ;
et ils se sont trouvés, peut-être d'un coup,
jetés dans ce qui était pour eux la fin de tout.

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